Ordonnance n° 2017-762 du 4 mai 2017 modifiant la partie législative du code du cinéma et de l'image animée (Lien Legifrance, JO 05/05/2017)

    L'ordonnance vise en premier lieu à améliorer le régime encadrant l'activité des exploitants d'établissements de spectacles cinématographiques. A ce titre, l'homologation modificative des établissements n'est rendue obligatoire qu'en cas de modification substantielle. Il est également institué une faculté de dérogation au respect des spécifications techniques conditionnant cette homologation. Il est encore prévu que le dispositif de déplacement de séances de spectacles cinématographiques puisse être utilisé par les exploitants itinérants. Enfin, la détermination de la garantie financière dont bénéficient certains exploitants associés à une formule d'accès au cinéma est rendue plus lisible et plus neutre. Cette garantie sera identique au prix de référence par place qui doit être fixé pour servir d'assiette à la rémunération des distributeurs et des ayants droit et à la taxe sur les entrées en salle.

    L'ordonnance vise en deuxième lieu à réformer le régime du contrôle des obligations légales et réglementaires dans les domaines du cinéma et de l'image animée, ainsi que le régime des sanctions administratives pouvant être infligées en cas de manquement à ces obligations. Afin de lutter contre la fraude aux aides publiques, les agents de contrôle pourront rechercher des informations auprès de personnes qui ne sont pas soumises à ces obligations, lorsque ces informations sont nécessaires au contrôle des personnes qui y sont soumises. Le champ d'application des sanctions est légèrement redéfini. D'une part, le système de sanctions administratives propre au droit du cinéma en matière de non-respect de la législation sociale, qui s'ajoutait au droit commun du travail, est supprimé. D'autre part, il est précisé que les associés et les dirigeants de fait ou de droit des personnes morales peuvent également être sanctionnés. Les sanctions administratives elles-mêmes sont simplifiées et adaptées pour couvrir les situations où la personne sanctionnée, n'étant pas une entreprise, n'a pas de chiffre d'affaires.

    Dans ce même cadre de la réforme du régime des sanctions administratives, la procédure de sanction est profondément modifiée. La composition de la commission du contrôle de la réglementation est revue par souci de simplification et d'une meilleure qualité de travail. La fonction de rapporteur indépendant, confiée à un magistrat administratif, est créée. Il sera chargé d'instruire les affaires préalablement à la saisine de la commission.

    En troisième lieu, l'ordonnance permet au Centre national du cinéma et de l'image animée et à son président de mieux exercer leurs missions. Elle conforte la mission de l'établissement de soutien financier des divers secteurs de l'image animée en sécurisant certaines aides financières qu'il attribue et en étendant la condition d'éligibilité de respect de la législation sociale à tous les bénéficiaires d'aides. Elle renforce sa mission d'observation de ces secteurs et de prospective en lui permettant de mener à bien des enquêtes statistiques et économiques, dans le respect des garanties protégeant les personnes sollicitées. Elle clarifie enfin la qualité au titre de laquelle son président intervenait dans certains domaines.

    Elle est prise sur le fondement de l'article 93 de la loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine. (D'après le compte rendu du conseil des ministres du 3 mai 2017)

    Voir aussi le rapport au président de la République sur l'ordonnance.

Rubriques :  enseignement, culture, recherche / fiscalité et finances publiques

Voir aussi :
Loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine - Décrets n° 2018-247 et 2018-248 du 6 avril 2018 modifiant la partie réglementaire du code du cinéma et de l'image animée


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