Décret n° 2020-1388 du 13 novembre 2020 portant dérogation aux critères d'éligibilité d'une liaison aérienne à une prise en charge financière par l'Etat et à la limitation de la participation financière de l'Etat sur les liaisons aériennes métropolitaines soumises à des obligations de service public (Lien Legifrance, JO 15/11/2020)

    Le décret prononce à titre exceptionnel, du fait de l'impact de la crise sanitaire du COVID-19 sur le trafic des liaisons aériennes, un gel au premier janvier 2020 du critère d'éligibilité d'une liaison aérienne à une prise en charge financière par l'Etat portant sur les trafics minimal et maximal, et, en dérogation aux dispositions du décret n° 2005-473 du 16 mai 2005, une limitation de la participation financière de l'Etat par les recettes prévisionnelles annexées aux conventions de délégation de service public dont il est signataire, en lieu et place d'une limitation sur les recettes réelles de la liaison. En effet, la participation de l'Etat au financement de services aériens sur des liaisons aériennes soumises à des obligations de service public est régie par le décret n° 2005-473 du 16 mai 2005 modifié relatif aux règles d'attribution par l'État de compensations financières aux transporteurs aériens et aux exploitants d'aéroports pour leurs missions relatives au sauvetage et à la lutte contre les incendies d'aéronefs, à la sûreté, à la lutte contre le péril aviaire et aux mesures effectuées dans le cadre des contrôles environnementaux et modifiant le code de l'aviation civile.

    Le décret du 16 mai 2005 prévoit, en son article 4, qu'une liaison aérienne n'est éligible à une prise en charge financière par l'Etat que sous certains critères, portant notamment sur le trafic annuel enregistré sur cette liaison. Un arrêté d'application (arrêté du 16 mai 2005 définissant les critères d'éligibilité d'une liaison aérienne à une prise en charge financière par l'Etat) fixe un tel trafic entre 10 000 et 150 000 passagers l'année précédant l'intervention de l'Etat. Les conventions de délégation de service public auxquelles l'Etat participe prévoient en outre que le non-respect d'un critère d'éligibilité conduit à la résiliation automatique de ces conventions. Pour prévenir tout impact sur le périmètre des liaisons éligibles des baisses de trafic importantes attendues jusqu'à la fin de l'année 2020, et notamment pour éviter des résiliations éventuelles de délégation de service public, le décret précise à titre exceptionnel que, jusqu'au 31 décembre 2021, le critère d'éligibilité portant sur le trafic doit être apprécié à la date du 1er janvier 2020.

    Le décret du 16 mai 2005 prévoit également, au dernier alinéa de son article 10, que la participation financière hors taxes de l'Etat ne peut dépasser un pourcentage défini - de 50 à 80 % - de la recette réalisée sur la liaison considérée. Cette clause, peu utilisée en temps normal, pourrait trouver à s'appliquer en 2020 sur plusieurs liaisons compte tenu de l'impact de la crise sanitaire du COVID-19 sur les recettes de ces liaisons, faisant ainsi reposer sur les collectivités concernées une charge financière plus importante en substitution de l'Etat. Pour éviter ce déséquilibre, le présent décret prononce l'application, à titre exceptionnel, pour la période contractuelle en cours au jour de déclaration de l'État d'urgence sanitaire, de ce critère limitant aux recettes prévisionnelles en lieu et place des recettes hors taxes réellement réalisées. (D'après la notice publiée avec le décret)

Rubrique :  commerce, industrie et transport



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